Les paysages de Trizac et des environs...
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Ainsi, pour comprendre la nature à Trizac, un petit rappel de la géologie du Cantal s’avère nécessaire. Car toutes les plantes & tous les animaux qui se sentent bien chez nous ne seraient probablement pas là si les périodes d’éruptions volcaniques et celles des glaciations n’avaient façonné notre paysage et donné à notre sol ses spécificités.
À Trizac, vous êtes sur le plus grand volcan français et l’un des plus importants en Europe : le massif des Monts du Cantal. Vous êtes aussi sur le plus ancien des massifs volcaniques d’Auvergne puisque la formation du Cézalier, des Monts Dore et de la Chaîne des Puys est plus récente. Pour simplifier, le volcan cantalien s’est formé en 3 actes :
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Mais avant d' acquérir sa physionomie actuelle, ce grand volcan cantalien a subi une série de glaciations au quaternaire, qui ont érodé les sommets, creusé des vallées en auge et déposé des moraines en de multiples endroits.
Les spécialistes estiment que le volcan cantalien initial dépassait largement 3000 m d’altitude (soit nettement plus gros que l’Etna, le plus haut volcan d’Europe), mais les séries d’explosions, d’effondrements et les longues périodes d’érosion glaciaire ont réduit l’altitude actuelle de son sommet, le Plomb du Cantal, à 1855 m. Et s’il est besoin de vous rassurer, ce gros stratovolcan cantalien est éteint depuis 3 millions d’années !
Notre village a donné son nom à la plus grande planèze du massif cantalien, la planèze de Trizac, qui s’étend au-delà des limites de la commune puisqu’elle va de la vallée de la Petite Rhue (ou vallée de Cheylade) au nord-est, jusqu’à celle du Mars (ou vallée du Falgou) au sud-ouest.
Cette planèze est loin d’être plane, comme pourrait le supposer l’origine de son nom. D’une part, elle a été formée par de multiples éruptions, dont les sommets érodés sont toujours visibles, comme le Suc de Rond (1580 m, le plus important volcan de la planèze de Trizac) ou la Montagne de Charley (1281 m, point culminant de la commune de Trizac). D’autre part, la planèze est entrecoupée de vallées creusées par les rivières, comme Le Marilhou (prononcer ‘marilliou’) qui traverse la commune.
Ainsi le paysage de la commune de Trizac se compose d’une vaste planèze ondulée, où les prairies montagnardes alternent avec les tourbières, planèze entrecoupée de vallées escarpées dont les flancs abritent des forêts (Bois du Marilhou). Le tout est formé de sols d’origine volcanique, une terre riche & acide (pour en savoir plus sur les sols du Bois du Marilhou, reportez-vous à l’étude de Véronique Genevois : cliquez ici.
En conclusion, c’est bien à la géologie des Monts du Cantal que l’on doit la particularité des paysages de notre commune. Ces vastes prairies montagnardes ont privilégié l’élevage extensif, les traitements agricoles (engrais & pesticides) y ont toujours été rares. Pas étonnant alors de trouver une flore et une faune particulièrement riches & variées dans nos prairies, nos tourbières & nos forêts.
Réjouissez-vous, c’est bien sur la commune de Trizac que vous pourrez observer des fleurs exceptionnelles et des animaux rares, en France comme en Europe.
Avec une terre volcanique riche, une altitude qui varie de 630 m à près de 1300 m, des bois, des plaines, des tourbières, des rocailles et grâce à la quasi-absence d’apport d’engrais chimiques ou de pesticides, la commune de Trizac accueille une grande variété de plantes sauvages, y compris des fleurs rares, voire exceptionnelles sur le territoire français. De mars à novembre, c’est un bonheur pour les botanistes accomplis comme pour les néophytes. Mais attention ! N’oubliez pas que ces merveilles, de par leur rareté, sont souvent protégées, alors admirez-les, respirez leur parfum, caressez leurs feuilles, prenez-les en photo ou dessinez-les, mais abstenez-vous de les cueillir, c’est interdit pour bon nombre d’entre elles ! Mais nos forêts sont riches en champignons : cèpes, girolles, trompettes de la mort, morilles, chanterelles et bien d’autres, dont on se régale du printemps à l’automne, selon les espèces. Là encore, attention, n’oubliez pas que les champignons ne sont pas à tout le monde, ils appartiennent toujours au propriétaire du terrain, que ce soit un particulier ou la commune. Vous êtes toléré sur ces terres (sauf panneau indiquant le contraire), mais la cueillette est toujours réglementée : on ne doit pas ramasser plus de champignons qu’on ne peut en manger (voir la nouvelle réglementation de juillet 2012 sur ce site ), d’une part parce que c’est gentil d’en laisser pour les autres, mais aussi parce qu’il est bien sûr interdit de les vendre. |
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Il y a encore l’Orchis des montagnes assez rare, ou l’Orchis mâle, fréquent dans les prairies, mais si difficile à distinguer de l’Orchis à larges feuilles ou de l’Orchis bouffon, bon courage pour vous y retrouver ! Et surtout, n’oubliez pas que toutes les orchidées, fréquentes ou rares, sont strictement protégées et interdites de cueillette. Autres vedettes du printemps, la Cardamine des prés, qui adore les prairies bien humides, ou la discrète Petite pervenche qui préfère les bords de chemins ombragés.
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Orchis des montagnes |
Orchis mâle |
Toujours au printemps, l’Hellébore fétide et la Corydale solide sont deux curiosités, la première pour sa couleur verte aux bords carmin, la seconde pour la forme de sa fleur. Et lorsqu’arrive l’été, comment faire le tri parmi les centaines de fleurs merveilleuses ? Nous commencerons par une jolie série, car il est rare de trouver six espèces d’un même genre sur une seule commune. Il s’agit des campanules, et vous pourrez vous amuser à distinguer la Campanule à feuilles ronde, la Campanule agglomérée, la Campanule étalée, la Campanule gantelée, la Campanule à feuilles lancéolées et la Campanule à larges feuilles !
Typique aussi de nos bois d’altitude, l’Arnica des montagnes est connue depuis l’antiquité pour ses nombreuses vertus médicinales qui sont toujours utilisées, ne la confondez pas avec la Doronic d’Autriche, plus fréquente, au feuillage nettement plus abondant
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Voici quelques spécimens rares, à commencer par la Nielle des blés, en disparition partout, car elle ne supporte pas les herbicides, mais vous la dénicherez à Trizac tout comme le merveilleux Lis martagon si vous ouvrez bien l’œil.
Lis martagon |
Parmi les grandes fleurs de l’été, vous ne manquerez pas le Vérâtre blanc, la Vipérine commune, dont les longs styles fendus évoquent une langue de vipère, la Molène noire (aux fleurs jaunes à cœur rose !) ou les superbes Épilobes en épi. Quant à l’Ancolie commune, vous ne pourrez pas la confondre avec aucune autre !
Peut-être les plantes les plus nombreuses de nos planèzes, au grand damne des éleveurs, car elles envahissent les prairies aussi vite que les genêts, ce sont les Cirses laineux et leurs cousins les Cirses communs, les Cirses des champs et les Chardons penchés, pour ne citer que ceux-là …
Pour terminer en beauté ce petit échantillon, savez-vous qu’il y a des plantes carnivores sur la commune de Trizac ? Rassurez-vous, elles ne vont pas vous manger, elles se nourrissent juste d’insectes car les tourbières où elles vivent ne leur apportent pas tous les nutriments dont elles ont besoin. Elles sont petites, cherchez bien la Drosera à feuilles rondes, rouges toutes petites, et la Grassette à grandes fleurs (et n’oubliez pas qu’elles sont rares, donc protégées, c’est à dire interdites de cueillette …)
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Deux autres merveilles de la flore trizacoise, la Grande Astrance que l’on de confondra avec aucune autre, et une curieuse Orobanche, c’est une plante sans feuille qui parasite les racines d’un hôte, ici le genêt, car elle ne possède pas de chlorophylle !
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Et si vous souhaitez en savoir plus, tout en vous amusant, sur la flore du Bois du Marilhou,
téléchargez la brochure.
Avec des paysages de prairies & tourbières sur les planèzes, de forêt sur les flancs des vallées, un sol riche & une végétation variée, on trouvera automatiquement une belle diversité d’animaux. Et ceux d’autant plus que la base de la chaine alimentaire (les invertébrés vivants dans sol et sur les plantes) n’est pas inquiétée par les engrais ou les pesticides. Donc avec une biodiversité de base importante, les prédateurs primaires et secondaires seront eux aussi au paradis. Le principal facteur limitant pour la faune comme pour la flore reste le climat montagnard aux hivers parfois rudes et souvent longs. Côté invertébrés, nous nous contenterons de vous présenter quelques insectes très courants et beaux papillons. Ceux que vous ne manquerez pas de voir partout au printemps sont les hannetons et les babarottes. En général nous ne les aimons pas beaucoup, car ils font des ravages sur les jeunes feuilles de nos arbres, mais les hérissons, les taupes ou les blaireaux les adorent, car ils se nourrissent de leurs larves, gros vers blancs enterrés en hiver. Amusez-vous à reconnaître quelques beaux spécimens de scarabées, aux couleurs irisées, bleutées comme les Chrysomèles des centaurées ou vertes comme le Scarabée carabe. Les sauterelles & autres grillons ne manquent pas en été, pas plus que les abeilles, guêpes & bourdons, si utiles pour polliniser nos fleurs, surtout lorsqu’elles donnent les beaux fruits ou légumes qui régalent nos papilles. Mais ce sont probablement les papillons fabuleux de nos prairies qui retiendront votre attention, comme les Macaons, les Monarques, les Paons du jour ou les Zygènes. Passons en revue rapidement quelques vertébrés de base, comme les amphibiens (grenouilles, crapauds ou salamandres) et les reptiles (serpents & lézards). La grenouille la plus observée chez nous est l’adorable Grenouille agile, quant aux reptiles, ils sont fréquents, mais contrairement aux dires locaux, on rencontre plus souvent des Couleuvres à collier, totalement inoffensives, que des Vipères aspic, dont le venin peut provoquer des réactions graves. Il existe plusieurs critères pour les différencier, ne vous fiez pas à leurs couleurs, assez variables, mais regardez la forme de leur tête (museau rond chez les couleuvres, ‘en trompette’ chez l’aspic) et surtout la pupille : ronde chez les couleuvres, verticale chez la Vipère aspic.
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L'Hermine
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Voici quelques exemples d’oiseaux qui nichent chez nous, à commencer par les passereaux qui viennent volontiers autour des maisons (surtout si vous remplissez une mangeoire de graines de tournesol en hiver) : une Bergeronnette grise qui apporte des insectes à ses petits, le Chardonneret élégant qui se réchauffe au soleil du matin, la Linotte mélodieuse qui surveille les alentours de son nid. Un jeune Bruant jaune qui a faim, monsieur Pinson des arbres, et le Verdier à la mangeoire. Le printemps est annoncé par les hirondelles, dit-on, mais aussi par la Huppe fasciée revenue nicher, un mâle de Pie-grièche écorcheur dans le verger, ou les Rouges-queues noirs qui s’installent dans tous les recoins autour de la maison. Et après le départ des Martinets noirs qui crient haut dans le ciel tous les soirs d’été, lorsque même les Hirondelles de cheminée ont rejoint leurs quartiers d’hier plus au sud, si vous laissez trainer quelques noix, un Pic épeiche viendra peut-être s’en régaler l’hiver venu. |
Savez-vous reconnaître les 3 espèces de mésanges qui restent chez nous l’hiver ?
La Mésange charbonnière est la plus grosse, à ne pas confondre avec la Mésange à tête noire ni avec la ravissante Mésange bleue.
Les passionnés des rapaces seront ravis à Trizac où l’on observe tous les ans de très ombreuses Buses variables, Milans royaux (plus grands avec une queue plus fourchue) Milans noirs (plus petits & plus foncés), les deux premiers passent même l’hiver chez nous. Ces trois-là se nourrissent surtout de campagnols qui pullulent régulièrement dans nos prairies. Plus difficile à reconnaître, la Bondrée apivore (petite tête & oeil jaune) qui se nourrit essentiellement de guêpes, abeilles ou autres insectes, et le Circaète Jean-le-blanc, qui préfère de loin les serpents. Si vous observez un beau rapace gris pâle au bout des ailes noires, qui vole souvent en rase-motte, ce sera surement le mâle du Busard Saint Martin. Bien entendu, les faucons se plaisent aussi beaucoup chez nous, notamment le Faucon crécerelle (le spécialiste du vol sur place) et le Faucon pèlerin, capable de vol en piqué à plus de 100 km/h pour attraper un passereau.
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Quant aux mammifères, voici quelques exemples de la faune locale, vous les reconnaîtrez : renards roux très abondants, tout comme les sangliers, cerfs & chevreuils, lièvres au bout d’oreilles noirs (il n’y a pas de lapins chez nous), et n’oubliez pas de lever la tête en passant sous les arbres, vous aurez peut-être un clin d’oeil d’écureuil ! Pour terminer ce bref inventaire des mammifères de Trizac, trois animaux qui seront plus difficiles à observer, le Chamois très farouche ou la Loutre commune, discrète, et le Blaireau européen, plutôt nocturne. Ha ! J’oubliais ! Les loups visitent régulièrement les Monts du Cantal, qui sait, vous en apercevrez peut-être un ? |
Et n’oubliez pas que l’hiver est aussi une période propice pour observer les animaux, du moins indirectement,
leurs traces s’impriment bien dans la neige et pour tous les curieux de la nature, c’est amusant de les déterminer !
Vous avez réussi ?
La première est l’une des plus fréquentes, c’est un chat domestique, la seconde est aussi assez facile, des sabots de chevreuil, la troisième est celle d’un lièvre et la dernière est plus rare, mais très facile à reconnaître : c’est une loutre qui a descendu ma prairie en faisant du toboggan sur le ventre, c’est le seul mammifère de chez nous à glisser ainsi dans la neige !
Lorsque l’on évoque la nature qui nous entoure, on pense immédiatement aux animaux ou aux fleurs. En fait, la nature commence par le paysage, façonné il y a quelques millénaires, son aspect dépend entièrement des roches qui le composent comme des climats qu’il a subis. |
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