Nature

Mais avant d' acquérir sa physionomie actuelle, ce grand volcan cantalien a subi une série de glaciations au quaternaire, qui ont érodé les sommets, creusé des vallées en auge et déposé des moraines en de multiples endroits.

 Les spécialistes estiment que le volcan cantalien initial dépassait largement 3000 m d’altitude (soit nettement plus gros que l’Etna, le plus haut volcan d’Europe), mais les séries d’explosions, d’effondrements et les longues périodes d’érosion glaciaire ont réduit l’altitude actuelle de son sommet, le Plomb du Cantal, à 1855 m. Et s’il est besoin de vous rassurer, ce gros stratovolcan cantalien est éteint depuis 3 millions d’années !

Notre village a donné son nom à la plus grande planèze du massif cantalien, la planèze de Trizac, qui s’étend au-delà des limites de la commune puisqu’elle va de la vallée de la Petite Rhue (ou vallée de Cheylade) au nord-est, jusqu’à celle du Mars (ou vallée du Falgou) au sud-ouest.

Cette planèze est loin d’être plane, comme pourrait le supposer l’origine de son nom. D’une part, elle a été formée par de multiples éruptions, dont les sommets érodés sont toujours visibles, comme le Suc de Rond (1580 m, le plus important volcan de la planèze de Trizac) ou la Montagne de Charley (1281 m, point culminant de la commune de Trizac). D’autre part, la planèze est entrecoupée de vallées creusées par les rivières, comme Le Marilhou (prononcer ‘marilliou’) qui traverse la commune.

Ainsi le paysage de la commune de Trizac se compose d’une vaste planèze ondulée, où les prairies montagnardes alternent avec les tourbières, planèze entrecoupée de vallées escarpées dont les flancs abritent des forêts (Bois du Marilhou). Le tout est formé de sols d’origine volcanique, une terre riche & acide (pour en savoir plus sur les sols du Bois du Marilhou, reportez-vous à l’étude de Véronique Genevois : cliquez ici.

En conclusion, c’est bien à la géologie des Monts du Cantal que l’on doit la particularité des paysages de notre commune. Ces vastes prairies montagnardes ont privilégié l’élevage extensif, les traitements agricoles (engrais & pesticides) y ont toujours été rares. Pas étonnant alors de trouver une flore et une faune particulièrement riches & variées dans nos prairies, nos tourbières & nos forêts.

Réjouissez-vous, c’est bien sur la commune de Trizac que vous pourrez observer des fleurs exceptionnelles et des animaux rares, en France comme en Europe.

Toujours au printemps, l’Hellébore fétide et la Corydale solide sont deux curiosités, la première pour sa couleur verte aux bords carmin, la seconde pour la forme de sa fleur.

Et lorsqu’arrive l’été, comment faire le tri parmi les centaines de fleurs merveilleuses ? Nous commencerons par une jolie série, car il est rare de trouver six espèces d’un même genre sur une seule commune. Il s’agit des campanules, et vous pourrez vous amuser à distinguer la Campanule à feuilles ronde, la Campanule agglomérée, la Campanule étalée, la Campanule gantelée, la Campanule à feuilles lancéolées et la Campanule à larges feuilles !

Campanule à feuilles rondes
Campanule à feuilles rondes
Campanule agglomérée
Campanule agglomérée
Campanule étalée
Campanule étalée
Campanule gantelée
Campanule gantelée
Campanule à feuilles lancéolées
Campanule à feuilles lancéolées
Campanule à larges feuilles
Campanule à larges feuilles

Typique aussi de nos bois d’altitude, l’Arnica des montagnes est connue depuis l’antiquité pour ses nombreuses vertus médicinales qui sont toujours utilisées, ne la confondez pas avec la Doronic d’Autriche, plus fréquente, au feuillage nettement plus abondant

Arnica des montagnes

Doronic d'Autriche

Hellébore fétide

Corydale solide

Voici quelques spécimens rares, à commencer par la Nielle des blés, en disparition partout, car elle ne supporte pas les herbicides, mais vous la dénicherez à Trizac tout comme le merveilleux Lis martagon si vous ouvrez bien l’œil.


Nielle des blés

Lis martagon

Parmi les grandes fleurs de l’été, vous ne manquerez pas le Vérâtre blanc, la Vipérine commune, dont les longs styles fendus évoquent une langue de vipère, la Molène noire (aux fleurs jaunes à cœur rose !) ou les superbes Épilobes en épi. Quant à l’Ancolie commune, vous ne pourrez pas la confondre avec aucune autre !

Peut-être les plantes les plus nombreuses de nos planèzes, au grand damne des éleveurs, car elles envahissent les prairies aussi vite que les genêts, ce sont les Cirses laineux et leurs cousins les Cirses communs, les Cirses des champs et les Chardons penchés, pour ne citer que ceux-là …

  • Cirse laineux
    Cirse laineux
  • Cirse commun
    Cirse commun
  • Cirse des champs
    Cirse des champs
  • Chardon penché
    Chardon penché

Pour terminer en beauté ce petit échantillon, savez-vous qu’il y a des plantes carnivores sur la commune de Trizac ? Rassurez-vous, elles ne vont pas vous manger, elles se nourrissent juste d’insectes car les tourbières où elles vivent ne leur apportent pas tous les nutriments dont elles ont besoin. Elles sont petites, cherchez bien la Drosera à feuilles rondes, rouges toutes petites, et la Grassette à grandes fleurs (et n’oubliez pas qu’elles sont rares, donc protégées, c’est à dire interdites de cueillette …)

Drosera à feuilles rondes
Drosera à feuilles rondes
Grassette à grandes fleurs
Grassette à grandes fleurs

Vérâtre blanc
Vérâtre blanc
Vipérine commune
Vipérine commune
Molène noire
Molène noire
Epilobe en épi
Epilobe en épi
Ancolie commune
Ancolie commune

Deux autres merveilles de la flore trizacoise, la Grande Astrance que l’on de confondra avec aucune autre, et une curieuse Orobanche, c’est une plante sans feuille qui parasite les racines d’un hôte, ici le genêt, car elle ne possède pas de chlorophylle !

Grande Astrance

Orobranche du genêt


Et si vous souhaitez en savoir plus, tout en vous amusant, sur la flore du Bois du Marilhou,
téléchargez la brochure.

Savez-vous reconnaître les 3 espèces de mésanges qui restent chez nous l’hiver ?
La Mésange charbonnière est la plus grosse, à ne pas confondre avec la Mésange à tête noire ni avec la ravissante Mésange bleue.

Et n’oubliez pas que l’hiver est aussi une période propice pour observer les animaux, du moins indirectement,
leurs traces s’impriment bien dans la neige et pour tous les curieux de la nature, c’est amusant de les déterminer !


Vous avez réussi ?
La première est l’une des plus fréquentes, c’est un chat domestique, la seconde est aussi assez facile, des sabots de chevreuil, la troisième est celle d’un lièvre et la dernière est plus rare, mais très facile à reconnaître : c’est une loutre qui a descendu ma prairie en faisant du toboggan sur le ventre, c’est le seul mammifère de chez nous à glisser ainsi dans la neige !



Lorsque vous êtes à Trizac, le plus grand et le plus vieux volcan de France se situe sous vos pieds ! La planèze de Trizac fait partie du grand volcan cantalien formé il y a quelques millions d’années, puis érodé par les glaciations successives pour former les actuels Monts du Cantal entourés de leurs planèzes, dont la plus grande : celle de Trizac.